La musique à 360°. « Jouer, composer, diriger, tout cela est lié. Je ne suis pas un butineur, je suis intéressé par le fait musical dans sa globalité », révèle cet artiste aux multiples facettes et casquettes. Compositeur, instrumentiste – il a étudié la guitare classique (C.N.R. de Paris) et la musique de chambre (C.N.R Montpellier) -, mais également directeur artistique du Maisons-Laffitte Jazz Festival et du Saint-Mandé Classic-Jazz Festival, Samuel Strouk aborde la scène sous tous les angles.

Strouk, le guitariste, ce virtuose de la six-cordes a mené divers projets, naviguant du gypsy jazz (Caravan Quartet, son premier combo dédié aux cordes vagabondes avec le violoniste Mathias Lévy, puis récemment Loco Cello, quartet composé du violoncelliste François Salque, du guitariste Adrien Moignard et du contrebassiste Jérémy Arranger) à la musique cubaine (disque CarHabana, sorti sur le célèbre label Egrem et nominé aux Cubadisco 2007, les Victoires de la musique cubaine !), en passant par les fusions des musiques écrites et improvisées dans Silent Walk (2017), où l’on retrouve ses frères d’âme, l’accordéoniste Vincent Peirani, le contrebassiste Diego Imbert, le clarinettiste Florent Pujuila et François Salque.

Discographie no format, Samuel Strouk se méfie des figures imposées. Son dernier album, Nouveaux Mondes, illustre avec brio ces rencontres buissonnières entre musiques classique, contemporaine et jazz.

Strouk, le compositeur : Ecrire au-delà des portées. L’œuvre de Samuel Strouk s’est enrichie de ses nombreux voyages à travers le monde – Inde, Népal, Colombie, Cuba, Burkina Faso, Pakistan, etc. -, autant de plongées dans de nouvelles contrées musicales, des langues pas si étrangères, qui ont progressivement nourri sa plume.

L’imaginaire au pouvoir en guise de leitmotiv. Dès le début de sa carrière, Samuel Strouk compose ses premiers concertos pour guitare et cordes. En 2016, il frappe fort avec Le rêve de Maya, un double concerto pour violoncelle, accordéon et orchestre (une commande de l’Orchestre de Chambre Nouvelle-Aquitaine). Un rêve éveillé et repris par l’Orchestre de Chambre d’Helsinki à la Musiikkitalo-Camerata, en 2019, dont il assurera la création finlandaise en tant que chef d’orchestre.

Suivent nombre de créations mondiales, dont le concerto pour guitare, Egalité, à l’opéra de Rennes avec l’Orchestre National de Bretagne, sous la direction de Grant Llewellyn. Dans la foulée, il compose et dirige le brillant concerto pour clarinette et orchestre Ziv Concerto au Festival des Musiques Del Monts.

En 2018, sa rencontre hors-cadre avec Jean-Louis Trintignant sur le projet Trintignant, Mille, Piazzolla (un concert au Studio 104 de la Maison de la Radio, doublé d’un album et d’un DVD dont Samuel est le directeur musical, l’arrangeur et le réalisateur) défraie la chronique et obtient le Grand Prix International du disque et du DVD de l’Académie Charles Cros (catégorie Parole et Musique).

Quelques mois plus tard, il marque à nouveau les esprits avec le concert-coup de génie, La question sans réponse – hommage à Leonard Bernstein, en collaboration avec l’Orchestre National de France et Lambert Wilson comme récitant, créé au Studio 104 de la Maison de la Radio. Ses œuvres sont jouées partout dans le monde, interprétées par des solistes de renommée internationale, tels Boris Andrianov, Svetlin Roussev, Rolando Luna, Alexander Abreu, etc.

En novembre 2019, il connaît une nouvelle consécration lorsqu’il est invité par le Moscow City Symphony Russian Philharmonic pour présenter sa vision de la composition à travers Le Rêve de Maya. A ses côtés siège le maître Krzysztof Penderecki, chef d’orchestre polonais récemment décédé, figure majeure de la musique contemporaine du XXe siècle et compositeur star des réalisateurs William Friedkin (L’Exorciste), Stanley Kubrick (Shining), Andrzej Wajda (Katyń) ou Martin Scorsese (Shutter Island), etc. Un passage de relais ? Quoi qu’il en soit, le parcours atypique de Samuel Strouk illustrerait parfaitement un remake du blockbuster de Steven Spielberg : Catch Me If You Can !