Pour Pierre Bleuse, l’arrivée à la tête de l’Ensemble Intercontemporain (EIC) marque à la fois un renouvellement et une continuité. Sa première entreprise discographique en tant que directeur musical, consacrée à György Ligeti, incarne un aboutissement artistique et personnel.

« C’était une grande joie de pouvoir réaliser, pour mon premier disque à la tête de l’Ensemble Intercontemporain, ce portrait de György Ligeti. J’avais découvert ses œuvres extraordinaires durant mon adolescence, grâce à l’enregistrement de Pierre Boulez avec les solistes de l’EIC, sorti en 1994. Ce fut un choc déterminant ! » confie Pierre Bleuse.

Ce répertoire, à la fois complexe et gigantesque, touche chaque auditeur par ses liens à la musique de tradition orale. « Avec cet ensemble mythique, je rêvais d’aborder cette complexité non seulement par son aspect intellectuel, mais aussi en la connectant au corps et à cette conscience primitive du son et de la pulsation, commune à toutes les grandes civilisations. »

Un autre objectif fondamental de ce projet était de mettre en lumière le talent des solistes de l’EIC. « Il était essentiel de montrer l’étendue de leur maîtrise instrumentale et de leur virtuosité, mais aussi leur immense palette de couleurs et leur imagination, que ce soit dans les œuvres concertantes ou dans la musique de chambre. » Le disque est le fruit d’une collaboration intime avec les artistes de l’ensemble, mais aussi avec Preben Iwan, un ingénieur du son danois de renom. « Il nous a permis de plonger au cœur de la matière sonore et de réaliser un travail proche du concert. Nous avons privilégié les grandes prises pour capturer une ligne musicale la plus organique possible. »

Pierre Bleuse exprime sa gratitude face à l’accueil réservé à cet enregistrement. « Ce disque représente un moment unique pour nous, mais aussi pour la mise en lumière du génie de Ligeti. » Un hommage vibratoire à un compositeur incontournable, et une manière d’ancrer l’EIC dans la grande tradition tout en regardant vers l’avenir.